Né à Douai d’une famille de sculpteurs, Bra se forme à Paris et obtient un second grand prix de Rome en 1818.

Sculpteur reconnu, il entreprend à partir de 1830 une gigantesque œuvre écrite et dessinée, léguée à sa ville natale en 1851. Elle est le fruit de lectures diverses mais aussi d’« accès somnambuliques » répétés, sous la dictée desquels il recouvrira des milliers de feuillets de textes, de figures réalisées en marge des canons de l’imitation classique, de formes schématiques et de signes abstraits.

Inscrit dans le courant romantique, Bra est en quête d’un symbolisme adéquat à la modernité. Son Musée de la Paix, jamais réalisé, illustre la fascinante synthèse d’histoire de l’art qui l’habite.

Honoré de Balzac, proche de sa cousine Marceline Desbordes-Valmore, fait sa connaissance par l’intermédiaire du douaisien Samuel Henri Berthoud en août 1833. Bra marque les traits du Balthasar Claës de La Recherche de l’absolu et de Louis Lambert ; un ange sculpté aperçu par Balzac dans l’atelier de Bra inspire le récit Séraphita.

Quelques-uns des fragments conservés à la bibliothèque municipale de Douai ont été publiés sous le titre L’Evangile rouge  par Jacques de Cazo ; ils constituent une singulière autobiographie mystique.