Née à Douai, actrice et chanteuse, puis poète, affirmant toute sa vie avec conviction le droit des femmes à écrire et publier (« J’écris pourtant »), Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) est l’une des figures majeures de la poésie romantique française. L’image caricaturale de « Notre-Dame-des-Pleurs » qui lui est souvent associée ne saurait occulter une femme écrivain dont la modernité nous touche pleinement quand ses vers sont chantés par des artistes contemporains, de Julien Clerc à Pascal Obispo. Femme de lettres, Marceline Desbordes-Valmore l’est aussi par l’abondante correspondance qu’elle laisse derrière elle. Elle écrit à des familiers et des anonymes, mais aussi avec des figures célèbres de la littérature, de la politique et des arts. Marceline Desbordes-Valmore n’en reste pas moins une fille du peuple, retenue en tant qu’actrice par Paul Feller dans son Ebauche d’un Répertoire bio-bibliographique universel des auteurs ayant, dès l’adolescence gagné leur vie du travail de leurs mains, ne cachant pas ses origines modestes, écrivant des poèmes en patois douaisien. Admiratrice de Bonaparte et républicaine de cœur, Marceline Desbordes-Valmore n’est pas pour autant conservatrice. Elle s’indigne du sort réservé aux ouvriers textiles ou aux esclaves qu’elle évoque avec sympathie dans des poèmes et des nouvelles (Les Veillées des Antilles, La Jambe de Damis).

Le fonds Marceline Desbordes-Valmore de la bibliothèque Marceline Desbordes-Valmore de Douai a commencé à la fin du 19e par le dépôt de transcriptions de correspondances effectuées par son fils Hippolythe ; ce fonds initial s’est enrichi de plus de 500 manuscrits autographes, d’éditions originales et bibliophiliques qui constituent l’une des plus riches collections valmoriennes.