ROLL / collège Joseph Boury, Neuilly-Saint-Front (02) / 2020-2021
Conciliabules
Collège Joseph Boury, Neuilly-Saint-Front (02)
Maison Camille et Paul Claudel, Villeneuve-sur-Fère (02)
Noëlie Morizot, marionnettiste
16 élèves participants
Référente du musée : Madeleine Rondin
Enseignantes : Mmes Morand, Debien et Durbas
Le projet
Il s’agissait d’écrire un texte sur un objet choisi, d’en réaliser la marionnette, puis de mettre en scène un dialogue entre marionnettes pour créer un spectacle : Conciliabules.
Le matin du 16 octobre 2020, nous avons visité la maison de Camille et Paul Claudel à Villeneuve-sur-Fère, guidés par Madeleine Rondin. Nous avons lu certains textes de Paul Claudel, extraits de Poèmes mécaniques (Œuvres en prose) : La motocyclette, L’avion, Méditation sur une paire de chaussures. Nous avons recherché des objets dans la maison, avec la question en tête : les sculptures sont-elles des objets ?
L’après-midi, nous sommes allés à la Hottée du Diable, un site naturel qui a inspiré Paul Claudel.
À la rentrée des vacances de la Toussaint, nous avons travaillé en classe sur La motocyclette. Comment décrire un objet et raconter son histoire ? Nous avons tous choisi un objet dont nous voulions raconter l’histoire. Après avoir écrit nos textes, nous les avons travaillés pour que chaque objet devienne un personnage, avec ces questions en tête : quel objet pourrait parler à quel autre objet ? Dans quelle situation ? Puis, nous nous sommes entraînés à la lecture à voix haute de chaque texte.
Le 18 mars, Noëlie Morizot nous a présenté tous les types de marionnettes. Au théâtre, elles servent à créer des émotions : peur, jalousie, rire… Entre se cacher derrière un rideau ou se montrer, nous avons choisi de nous montrer pour animer nos marionnettes. Noëlie nous a expliqué comment les réaliser, avec du papier kraft, de la ficelle, de l’adhésif et un pistolet à colle. Le 1er avril 2021, nous avons terminé les marionnettes et nous nous sommes entraînés à les manipuler et à interpréter les dialogues.
Hélas, la représentation théâtrale de Conciliabules devant un public a dû être annulée.
Malgré le contexte sanitaire, nous nous sommes investis dans ce projet qui nous a aidés à gagner de la confiance en nous. Ça a permis d’écrire une histoire et des dialogues, de fabriquer des marionnettes et d’apprendre à les manipuler.
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Les productions des élèves
Le masque chirurgical
Je suis un masque qui protège tout le monde de la Covid 19. Je suis un masque en papier, j’existe en plusieurs couleur mais le plus souvent je suis bleu. On me surnomme le masque chirurgical. Mon propriétaire, Noha, ne m’a pas emmené dans sa famille pour passer Noël. Il s’est blessé et a dû être transporté à l’hôpital. Il a eu peur de tomber très malade et d’avoir attrapé la Covid. Alors il a été obligé de me reprendre et de me porter tous les jours, tout le temps…il a du retourner chez lui pour éviter de contaminer d’autres personnes de sa famille. Il a passé un test qui s’est révélé finalement négatif. C’était juste la grippe, aujourd’hui il est heureux car il va pouvoir revoir sa famille mais cette fois il ne va pas m’oublier. Je fais partie de ses bagages. Tous masqués, nous allons fêter la nouvelle année.
Noha
Le masque de carnaval
Je suis un masque pour vous protéger de la PESTE. Je suis noir et j’ai la forme d’un long bec de corbeau. Vous pensiez qu’en mettant des plantes aromatiques dedans, cela vous protégerait de la maladie mais cela était faux !!!
J’ai été fabriqué au Moyen Age et on m’utilisait pour me protéger de la peste noire dans les années 1347-1352. Le microbe responsable de cette maladie a été découvert par Alexandre Yersin de l’institut Pasteur en 1894. Bref mon histoire commence quand j’ai été conçu par une bricoleuse âgée de 15 ans. Aujourd’hui, on ne rencontre plus en France de gens frappés par la peste, je suis devenu un masque de carnaval utilisé par des écoliers et les collégiens. On peut maintenant m’acheter au rayon déguisement de certains magasins. Je ne fais plus peur aux enfants, bien au contraire, ils adorent me regarder dans la vitrine. Un jour, un petit garçon a demandé à son grand-père de m’acheter. Il s’appelle Nathan et nous partons ensemble pour le défilé du carnaval de Neuilly-Saint-Front.
Carolane
Le sac à dos
Je suis un sac à dos en tissu plastifié avec
quelques parties en laine à l’intérieur de mes trois poches. Le motif imprimé sur mon tissu représente deux surfeurs sur des vagues bleues
devant un coucher de soleil orangé.
Je suis de taille moyenne, ni trop grand, ni trop petit. Je me trouve beau et je suis confortable
pour mon maître. Je suis capable de transporter plein de choses : des livres, des cahiers, des classeurs,
des trousses… tout ce dont a besoin
mon propriétaire pour travailler au collège.
Il s’appelle Ethan. Quand il me porte sur son dos,
je vois le paysage. C’est très varié,
je vois des forêts quand Ethan est dans le bus.
Puis, on arrive dans la ville où se trouve le collège d’Ethan, et là je vois des maisons, beaucoup de maisons, des gens sur les trottoirs…
Ethan
Conciliabules
Les masques racontent leur histoire
– Je suis un masque chirurgical, j’étais rangé dans une boite en carton avec 49 autres masques comme moi. La boite coûtait 3 euros, et elle est entrée dans la famille Elliet.
– Moi je suis un masque unique en son genre, j’ai été fabriqué à l’époque de la peste pour protéger les médecins. Je sentais bon… mais je faisais peur ! très peur ! J’ai traversé les siècles et aujourd’hui je ne fais plus peur, les enfants me portent pour se déguiser, et j’ai participé à des carnavals…
Merci à toutes les maisons-musées impliquées, aux professeurs, aux artistes intervenants, et à nos partenaires : le rectorat et la DAAC (Délégation académique à l’action culturelle) de l’académie d’Amiens, la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) des Hauts-de-France et la fondation d’entreprise La Poste !