Auteur, peintre, caricaturiste, comédien et réalisateur français, Léopold Alphonse Simons (1901-1979) est principalement connu pour sa production littéraire en « patois de Lille », notamment les pièces d’Alphonse et Zulma écrites et jouées pendant 25 ans.

Immergé dans le patois, le petit Simons n’apprend le français que lorsqu’il intègre l’école primaire. Ses loisirs sont consacrés à la fabrication de marionnettes de chiffon et au dessin qu’il exerce sur ses cahiers d’écolier. Repéré par l’un de ses instituteurs, ses parents l’autorisent à suivre des cours de dessin. Dès l’âge de 12 ans, il écrit et illustre ses premières histoires.

Mais la guerre éclate et il devient l’apprenti de son père, s’initiant à l’art de la soudure au soufflet, et jongle entre les petits boulots. Il crée, avec quelques camarades sa première troupe de comédiens de bois et chiffons : « Le Théâtre du Sud ». Ils interprètent Gaston Leroux et le répertoire du Grand Guignol.

En 1919, il entre à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier de Pharaon de Winter (1849-1924). À l’occasion de l’exposition des travaux d’élèves des Beaux-Arts en 1921, ses dessins inspirés de l’ouvrage d’Henri Barbusse Le Feu sont remarqués par le directeur du journal L’Écho du Nord qui lui offre un emploi. Avec le journaliste Pierre Manaut (1889-1942), il publie dans L’Écho du Nord de 1921 à 1939 La semaine humoristique, séquence de dessins illustrant l’actualité.

En mars 1928, le soir de la générale de N’ perdons pas l’Nord, Pierre Manaut, également auteur de revue-spectacle pour l’Alhambra, sollicite son ami Simons afin de créer une liaison entre les deux parties du spectacle. Ainsi naît le sketch en patois L’poste à galène interprété par la comédienne Line Dariel (1886-1956). C’est un succès ! Leur carrière est désormais liée. À la scène, à la radio comme au cinéma, ils ne se quitteront plus jusqu’au lever de rideau de Line Dariel en 1956. De leur duo « Alphonse et Zulma », Simons raconte que « c’est une pièce qui a duré 25 ans, 500 sketches et 36 pièces en 3 actes, un véritable feuilleton ».

À la mort de sa comparse, Lise Parsy reprend le flambeau. Simons crée alors les rôles d’Irma et D’siré mais le cœur n’y est plus. Il préfère se plonger dans ses activités à la radio et à la télévision. Entre 1959 et 1972, il présente sur
Télé Lille Le Magazine du mineur destiné principalement au public du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
Dans les années 70, la Direction Régionale de Radio-Télévision à Lille estime que le patois n’a plus sa place à l’antenne et sonne le glas d’une aventure commencée à la radio en 1929 et à la télévision en 1939. Une fin au goût amer pour Simons. Il décide de retourner aux sources. Ses premières années ont commencé avec le crayon puis le pinceau, ses dernières années s’achèvent avec la peinture. Simons s’éteint le 10 octobre 1979, quelques jours après son ultime exposition.