« Autour du Chambon-sur-Lignon, sur les traces d’écrivains et penseurs », un documentaire de Séverine Liatard et Anne Fleury, quatrième volet d’une série consacrée aux lieux des écrivains.

Chambon-sur-Lignon, un lieu fréquenté à partir des années 1930 et jusqu’à la Libération par nombre de penseurs et d’écrivains, un lieu qui s’est vu remettre – à titre collectif – le diplôme d’honneur de “Juste parmi les nations” par Yad Vashem, un lieu enfin dont la sociologue Nathalie Heinich s’est attachée à faire revivre le passé.

Cette émission est disponible à l’écoute sur le site de France Culture (lien ci-dessous)
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/entre-oeuvre-et-histoire-les-lieux-decrivains-44-autour-du-chambon-sur-lignon-sur-les-traces

Entre l’Ardèche et la Haute-Loire, la commune du Chambon-sur-Lignon est mondialement connue pour avoir accueilli et caché de nombreux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pour commémorer cette histoire, un lieu de mémoire a été inauguré en 2013 face au temple du Chambon. La sociologue Nathalie Heinich, dont l’histoire familiale recoupe celle de ce village, a choisi de s’intéresser aux intellectuels qui ont effectué un séjour marquant pour leur vie, ou leur œuvre, sur ce petit territoire.

Si leurs écrits se déploient dans un vaste champ allant de la littérature à la science en passant par les sciences humaines, les motifs de leur séjour au Chambon sont eux aussi divers : de la villégiature estivale à la cure pour raisons de santé, de la quête d’un authentique refuge ou d’un lieu pour abriter une activité de résistance, voire simplement en raison d’une tradition familiale protestante.

Partie en quête des traces du poète Francis Ponge, des philosophes Albert Camus, Georges Canguilhem ou Paul Ricoeur, des historiens Jules Isaac ou Léon Poliakov, d’éminents spécialistes de la pensée juive comme André Chouraqui, Jacob Gordin, Georges Vajda ou Georges Levitte et bien d’autres encore, Nathalie Heinich revitalise la mémoire de cette créativité foisonnante concentrée sur ce petit périmètre.

De maison en maison, par les chemins et les routes, sa démarche est également une manière de faire surgir le souvenir en marchant, en l’ancrant dans la nature et les paysages du “Plateau”.