Wilfred Owen naît à Oswestry, dans le Shropshire, le 18 mars 1893. Son père est employé aux chemins de fer. Très vite, la famille déménage à Birkenhead, puis Shrewsbury.

A l’école, Wilfred se découvre un goût prononcé pour les langues et la littérature anglaise. Ses premiers poèmes conservés datent de 1910.

En 1911, après un échec à l’entrée de l’université, Wilfred quitte Shrewsbury pour Dunsden, près de Reading. Il y occupe la fonction d’assistant laïc de la paroisse. L’expérience le déçoit. Il quitte Dunsden en février 1913, malade et déprimé – mais sûr de sa vocation poétique.

À la mi-septembre 1913, il embarque pour Bordeaux où l’attend un poste de professeur d’anglais. Lassé par l’exploitation dont il fait l’objet à l’école, Wilfred accepte un poste de précepteur. Nous sommes début août 1914 : la guerre commence.

Wilfred demeure en France. Il y rencontre le poète Laurent Tailhade, qui l’encourage dans sa vocation. Entre-temps, la guerre qu’on prévoyait brève s’enlise. Wilfred reconsidère sa position. En septembre 1915, il traverse la Manche et, le 21 octobre, s’engage en qualité d’aspirant-officier au 28e bataillon du London Regiment, mieux connu sous le nom des Artists’ Rifles.

Le 6 janvier 1917, promu sous-lieutenant, Wilfred rejoint sur la Somme le 2e bataillon du Manchester Regiment. Presque aussitôt, il va connaître l’horreur de la guerre de tranchées, aggravée par le froid d’un hiver rigoureux. Ses premières expériences lui inspireront, plus tard, quelques-uns de ses poèmes les plus fameux. Le 15 mars, à Quesnoy-en-Santerre, Wilfred reçoit une première blessure. Le 14 avril, il est soufflé par un obus. Déjà ébranlés, ses nerfs craquent. Wilfred est évacué en Écosse, à l’hôpital de Craiglockhart. Il y rencontre le poète Siegfried Sassoon, qui le conseille sur la forme de ses vers et le choix des titres. Surtout, Sassoon décide Owen à utiliser dans ses écrits son expérience personnelle de la guerre. S’ensuit une période d’intense créativité. Rétabli, Wilfred rejoint les Manchesters à Corbie, le 13 septembre 1918. Le 1er octobre, à Joncourt, il gagne la Military Cross « pour bravoure manifeste et dévotion au devoir ». Le 4 novembre, à 5 h 45 du matin, les Manchesters participent, à Ors, au franchissement du canal de la Sambre à l’Oise. Wilfred Owen y est tué à la tête de son peloton.

(d’après Xavier Hanotte – traducteur de Wilfred Owen)