Camille Desmoulins, avocat, journaliste et conventionnel, est l’une des figures majeures de la Révolution française. Il est né en 1760 à Guise (02), où il passa son enfance, avant de poursuivre de brillantes études au Collège Louis-le-Grand à Paris.

Battu à l’élection des députés du Tiers-Etat pour le Vermandois en mars 1789, il se consacre d’abord au journalisme. Ses principales publications sont : Les Révolutions de France et de Brabant, qui comptera 86 numéros, jusqu’en 1791, La Tribune des Patriotes (1792) et jusqu’en 1791, La Tribune des Patriotes (1792) et enfin Le Vieux Cordelier (1793-94).

Il se fait connaître à la suite de son appel à l’insurrection, discours prononcé au Palais-Royal le 12 juillet 1789, après le renvoi de Necker, et qui est considéré comme le véritable coup d’envoi de l’émeute qui aboutira deux jours plus tard à la prise de la Bastille.

En décembre 1790, il épouse Lucile Duplessis, de dix ans sa cadette, avec qui il formera le couple le plus romantique de la Révolution.

En septembre 1792, après la chute de la royauté, il est élu député de Paris à la Convention Nationale. Il y siège avec les Montagnards, comme ses amis Robespierre, Danton et Marat, et s’oppose farouchement aux Girondins et à leur chef J.P Brissot. Il vote la mort du Roi sans sursis.

Cependant, après l’exécution des Girondins fin octobre 1793, Desmoulins prend ses distances avec les excès de la loi des suspects et de la politique menée au Comité de salut public, notamment par Robespierre et Saint-Just. A l’origine, avec Danton, du mouvement dit des Indulgents, il lance son dernier journal, Le Vieux Cordelier, où il concentre d’abord ses attaques contre les Enragés  (les Hébertistes) et lance des appels à la clémence.

Mais peu après la condamnation de ces derniers, en mars 1794, les Indulgents sont arrêtés à leur tour. Les derniers numéros du Vieux Cordelier, où Camille s’en prend à Robespierre, et les soupçons de corruption pesant sur Danton, n’y sont pas étrangers. Le procès, bâclé, s’ouvre le 2 avril et s’achèvera trois jours plus tard par la condamnation à mort des accusés. Camille s’y présente en s’écriant « J’ai trente-trois ans, âge du sans-culotte Jésus, âge critique pour les patriotes ». Il monte sur l’échafaud le 5 avril 1794 (16 germinal An II), en s’adressant au peuple : « Voilà donc la récompense du premier apôtre de la liberté ! ».

Une semaine plus tard, Lucile Desmoulins sera également guillotinée, à l’âge de 23 ans, accusée d’avoir participé, avec 24 hommes originaires de tous les milieux et d’opinions politiques les plus diverses, à un « unique et vaste complot ».