Né en 1532, William Allen est l’une des figures majeures du catholicisme britannique de la Renaissance. Il est éduqué à Oxford, au sein d’Oriel College, où il a pour tuteur Morgan Philipps qui s’élève contre la Réformation anglaise. Inquiété pour ses opinions religieuses, il fuit les îles britanniques pour les Pays-Bas espagnols en 1563. Il s’installe à Louvain puis à Douai où il établit en 1568 un collège anglais au sein de la jeune université fondée cinq ans plus tôt. Ce collège a pour vocation de former des prêtres catholiques renvoyés dans les îles britanniques pour recatholiciser le pays. Allen est un personnage d’influence, très proche du pouvoir espagnol auquel il suggère un projet d’invasion de l’Angleterre ; également proche des papes, notamment de Sixte V (1521-1590), il effectue plusieurs séjours à Rome et est nommé archevêque de Malines en 1587 puis cardinal en 1589. Il meurt à Rome en 1594.

Son œuvre littéraire est entièrement mue par des motivations apologétiques. Il consacre plusieurs traités à des doctrines qui font l’objet de controverses entre catholiques et protestants. Son œuvre majeure reste toutefois la traduction de la Bible en langue anglaise. Il se livre à cette tâche entouré d’une équipe de théologiens anglais exilés à Douai. Le Nouveau Testament paraît à Reims en 1582 ; l’Ancien Testament est publié en deux volumes à Douai par Lawrence Kellam en 1610-1611. Cette traduction en langue vernaculaire, originale dans le catholicisme de la Renaissance vise à combattre la diffusion du protestantisme sur son propre terrain : l’accès aux textes bibliques.