Enfance milonaise et formation

Jean Racine naît à La Ferté-Milon le 22 décembre 1639, d’une famille de petits fonctionnaires locaux. Devenu orphelin à trois ans. Il est élevé par sa grand-mère paternelle Marie Desmoulins, proche de la spiritualité janséniste, et reçoit une formation scolaire auprès du curé.
Conduit en 1651 vers les Petites Ecoles de Port-Royal, le jeune Jean reçoit auprès des « Solitaires » une éducation littéraire et religieuse de qualité. Il fréquente ensuite le Collège de la ville de Beauvais, puis le Collège d’Harcourt à Paris.
Après un séjour chez son oncle Sconin, chanoine à Uzès, il vient à Paris retrouver ses amis La Fontaine , Molière, Boileau, et se lance avec fougue dans une carrière littéraire.

Le tragédien et homme de théâtre

Quelques poèmes courtisans et deux premières tragédies le font connaître dans la capitale et auprès du jeune roi Louis XIV.
C’est en 1667 que son génie littéraire explose, avec Andromaque, et la création, en dix ans, de ses tragédies majeures. Sa seule comédie, les Plaideurs (1668) reste sans suite.
Son inspiration antique, ses héroïnes passionnées, la perfection de ses alexandrins rompent avec l’héroïsme baroque de Corneille et divisent le public. Racine devient rapidement l’auteur de référence au Théâtre-Français.

Au sommet de la gloire littéraire

Le succès populaire, les querelles et les cabales de ses rivaux, la bienveillance du roi et de certains seigneurs de la Cour déclenchent alors une ascension fulgurante de l’auteur, qui se voit élu à l’Académie française en 1672 (il a 33 ans), puis anobli. En 1677, il épouse Catherine de Romanet (qui lui donnera sept enfants), tandis que sa gloire grandit à Versailles, où Louis XIV le nomme, avec Boileau, historiographe du roi, puis gentilhomme de la Chambre.
Tenu d’accompagner le souverain dans ses campagnes, il se détourne provisoirement de la scène, mais y revient plus tard, à la demande de Madame de Maintenon (épouse secrète du roi), pour composer deux « tragédies sacrées » destinées aux Demoiselles de Saint-Cyr, qui vont couronner sa carrière littéraire.
A la fin de sa vie, il se rapproche de Port-Royal, mais perd la confiance du roi et meurt le 21 avril 1699 à 59 ans. D’abord inhumé, à sa demande, dans le cimetière de la communauté, il doit en être retiré lors de la destruction de l’abbaye (1711) et transféré à l’église parisienne Saint-Étienne-du-Mont, auprès des restes de Pascal.

Son œuvre

Poésie

1660 – Ode de la Nymphe de la Seine à la Reyne
1663 – Ode sur la convalescence du Roi – La Renommée aux Muses

Théâtre

1664 – La Thébaïde ou les Frères ennemis, tragédie
1665 – Alexandre le Grand, tragédie
1667 – Andromaque, tragédie
1668 – les Plaideurs, comédie
1669 – Britannicus, tragédie
1670 – Bérénice, tragédie
1672 – Bajazet, tragédie
1673 – Mithridate, tragédie
1674 – Iphigénie, tragédie
1677 – Phèdre, tragédie
1689 – Esther, tragédie sacrée
1691 – Athalie, tragédie sacrée

Histoire

Le vaste travail historique auquel il consacre la majeure partie de ses vingt dernières années, en tant qu’historiographe de Louis XIV, a presque entièrement disparu dans l’incendie de la maison de son successeur, Valincour.

Divers

1678 – Discours de réception de l’abbé Colbert à l’Académie française
1685 – Discours de réception de Thomas Corneille
1694 – Cantiques spirituels
1697 – Abrégé de l’Histoire de Port-Royal (œuvre posthume)