Jean de La Fontaine naquit en 1621 à Château-Thierry, de Charles de La Fontaine, conseiller du roi et maître des eaux et forêts, et de Françoise Pidoux.
Après un essai de vie religieuse au sein de la congrégation de l’Oratoire à Paris, où l’amour de la poésie l’emporta sur le goût de la théologie, il s’engagea finalement dans des études de droit et obtint le titre d’avocat en la cour du Parlement. Ses années d’étudiant furent marquées par les assemblées libres et joyeuses des Paladins de la Table ronde, du nom du cabaret où il aimait retrouver ses amis Pellisson, Furetière, Maucroix, Tallemant des Réaux et Rambouillet de La Sablière.

Habitué des salons parisiens et de leur effervescence littéraire, il rejoignait régulièrement Château-Thierry pour y tenir sa charge de maître des eaux et forêts. Il épousa Marie Héricart, dont il n’eut qu’un seul enfant, Charles. Désintéressé des obligations de la vie familiale, il se sépara de biens de son épouse et ne se préoccupa guère de l’éducation de son fils.

Il bénéficia de la protection du surintendant des finances Nicolas Fouquet, à qui il s’engagea à verser une « pension poétique ». Resté indéfectiblement fidèle à son premier mécène dans sa disgrâce, il n’attira jamais les faveurs de Louis XIV et dût dépendre du soutien de ses protecteurs successifs, la duchesse douairière d’Orléans, Marguerite de La Sablière, puis le banquier Anne d’Hervart et son épouse. Il dut attendre 1684 pour entrer à l’Académie française.

Après quelques essais littéraires passés plus ou moins inaperçus, Jean de La Fontaine publia ses premiers Contes et nouvelles en vers en 1665 et son premier recueil des Fables en 1668. Le succès considérable que connurent ces deux œuvres l’incita à éditer deux autres recueils de Fables en 1678-1679 et 1693, dédiés à Madame de Montespan et au duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, et à faire paraître en 1674 sans privilège ni permission ses licencieux Nouveau Contes, dont la vente fut aussitôt interdite.
Proche un temps des milieux libertins du prince de Conti et du duc de Vendôme, il renia ses contes licencieux deux ans avant sa mort, alors qu’il était durement malade et s’apprêtait à recevoir le viatique. Il mourut en 1695 dans l’hôtel parisien des d’Hervart et fut inhumé au cimetière des Saint-Innocents.