Abbé Antoine-François Prévost

L’Abbé Prévost, de son nom complet Antoine-François Prévost, est né à Hesdin le 1er avril 1697, au 11 rue Daniel Lereuil. Son père est conseiller et procureur du roi au baillage d’Hesdin. La région est très marquée par la guerre de Succession d’Espagne, qui entraîne famines et épidémies : une de ses sœurs et sa mère en sont victimes en 1711. C’est l’année où Antoine-François rentre au collège jésuite de la ville. Son histoire avec la maison et la ville d’Hesdin s’arrête à cette date.

La suite de sa vie est une succession d’engagements : chez les jésuites, chez les bénédictins, dans l’armée à deux reprises. Succession de fuites également, l’Abbé Prévost quitte un monastère pour l’armée, l’armée pour la Hollande quand il est poursuivi pour escroquerie, la France pour l’Angleterre. Il se fait appeler Prévost « D’Exiles » par allusion à ces multiples déplacements. Les biographes notent la difficulté de démêler sa vie de la fiction que proposent ses récits : la légende lui prête plusieurs descendants dans la région d’Hesdin, et le bruit court encore au sujet de sa mort causée par l’autopsie (rumeur démentie par les biographes d’aujourd’hui).

L’œuvre de l’Abbé Prévost est considérable : livres d’histoire, romans, récits de voyages, biographies, traductions d’œuvres anglaises. Le dernier volume des Mémoires et aventures d’un homme de qualité, qui relate les « Aventures du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut« , est saisi par la justice en 1731. Ce scandale le rend célèbre. Les siècles suivants exportent son succès au-delà de nos frontières, avec trois opéras et une filmographie impressionnante. La lecture du roman interdit au XVIIIè siècle est aujourd’hui rendue régulièrement obligatoire aux étudiants en lettres, et mise au programme du bac.