Henri Martel né le 3 août 1898 à Bruay-sur-Escaut dans le Nord. Issu d’une famille modeste, il ne fréquente que très peu l’école et contribue très jeune aux revenus familiaux. Il devient mineur, comme son père et son grand-père avant lui, à douze ans et demi.

Première carte syndicale à treize ans et un parcours politique qui se dessine très vite : d’abord Conseiller municipal, puis Adjoint aux travaux, c’est sous sa responsabilité que sera bâti le majestueux Hôtel de Ville de Waziers. Conseiller général d’arrondissement, il acquiert une très forte popularité dans le Douaisis. Il est aussi administrateur de la Sécurité Sociale Minière. Élu à la Chambre des Députés, en 1936, où il siège à la commission des Mines et de la Force Motrice, il est le rapporteur et le signataire de l’ordonnance sur le Statut du Mineur et la reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle.

Étant Député communiste, il est arrêté en 1939, déchu de ses droits civils et politiques et trainé de prison en prison jusqu’au bagne de Maison-Carrée en Afrique du Nord, la prison des proscrits. Les conditions de détentions y sont effroyables : peu nourri, couchant sur une paillasse pleine de vermines et de punaises, c’est dans ce lieu qu’il apprend la mort de ses deux fils, d’abord Aimable, puis Germinal treize mois plus tard, fusillés par les nazis.

Henri Martel refuse la Légion d’Honneur par le Président Auriol, et aussi la Croix de Compagnon de la Résistance de Charles De Gaulle. Il siège au Conseil de la République, puis Vice-Président de cette assemblée. Il est le Troisième Homme d’Etat après le Président de la République et le Président de l’Assemblée Nationale. C’est sur le siège l’arrière de l’auto de Charles de Gaulle qu’il remonte les Champs-Elysées.

En 1945, il est élu Maire de la ville de Sin le Noble, s’ensuit vingt-six années de mandat au service de la population Sinoise. Maire bâtisseur, c’est lors de son exercice que sortent de terre : l’Hôtel de Ville, la Salle d’œuvre, les écoles, le Collège, le stade et sa salle de sport, ainsi que de nombreux logements.

Il s’attelle à l’écriture de son autobiographie, dont il termine la rédaction en novembre 1973, qu’il complétera par quelques pages en 1979.

Dans sa conclusion, il précise : “J’ai écrit mes souvenirs sans prétention littéraire, sans corriger, avec cependant un objectif final : montrer au travers d’une vie d’homme l’évolution des rapports de classe. Mes souvenirs portent témoignage des changements profonds survenus en France, dans le monde, en trois quarts de siècle.”

À la fin de sa vie, il accepte d’être élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, la distinction lui est remise par un de ses compagnons – député, interné et résistant, comme lui. Une foule immense est là, pour l’honorer et sera encore là, quelques mois plus tard, pour un dernier hommage le 27 novembre 1982.